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MOMENT DE VERTIGE

Le même soir, elle fit avec le médecin une courte promenade en auto. Elle la lui demanda sous prétexte de prendre l’air, mais en réalité afin de lui raconter les choses et le mettre au courant de la situation.

Elle lui conta les ennuis occasionnés par les employées de son ex-bureau, par leur propos outrageants, et la tirade insultante et grossière du patron, sa désignation comme sténographe au Laboratoire… tout celà coïncidant avec le départ d’André et la soi-disante liberté que lui donnait son divorce… ses prières, ses instances auprès d’elle enfin son affolement et son coup de tête !

— Pauvre petite folle ! dit-il affectueusement, qui pour échapper à des ennuis allait se plonger dans le malheur ! Par bonheur, votre dépêche m’a averti à temps !…

Marthe soupira :

— J’ai mal agi envers André ! Il sera malheureux !

— Peut-être, ou plutôt sans doute qu’il le sera… écrivez-lui, Marthe, pour adoucir un peu la blessure… mais c’est lui qui a mal agi en insistant ainsi ! Quelle infamie que de profiter de votre affolement momentané pour vous faire agir contre votre conscience ! C’est d’un égoïsme effréné !… Mais vous, Marthe, vous l’aimiez ? Vous souffrez de la séparation !

— Noël, écoutez-moi et ne me condamnez pas…