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MOMENT DE VERTIGE
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s’éveilla. Pendant quelques minutes elle ne pouvait se rendre compte d’où elle se trouvait, puis, peu à peu, les événements de la veille lui revinrent à la mémoire… Elle revit son moment de vertige… sa fuite de Montréal… ses heures d’angoisse sur le train… puis son sauvetage inattendu, le voyage en auto dans la nuit sombre et l’arrivée chez Marcelline… Quel cauchemar !… Se pouvait-il qu’elle fut sauvée… vraiment sauvée ?… « Merci, mon Dieu ! » murmura-t-elle tout bas et des larmes lui vinrent aux yeux.

Puis elle songea : Pauvre André ! Qu’a-t-il pensé ? M’a-t-il vu partir avec Noël ? Il va souffrir ! Mais je ne l’aurais pas rendu heureux puisque je n’aurais jamais pu me pardonner à moi-même… et maintenant je doute de mon amour pour lui, puisque je suis heureuse d’avoir pu le fuir ! Pourquoi ai-je eu peur de son expression quand il m’a dit : je vous veux coûte que coûte… pourquoi ai-je frémi quand il m’a écrit dans le train : si vous n’étiez venue je vous enlevais…

Marcelline, entrant à cet instant, fut joyeuse de trouver Marthe éveillée et se hâta de lui apporter son café.

La jeune fille retrouva sa sérénité pour rassurer la brave fille.

— C’est passé, je vais mieux, ma bonne Nini ! Tu sais, je me sentais un peu souffrante et ce voyage le soir, au froid… j’ai eu un bouillon de