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MOMENT DE VERTIGE

moi ! Rendus à New York, j’aurai une licence et nous nous marierons tout de suite.

— Mais le prétexte du départ ?

— Dites ici que vous partez pour Bellerive, pour voir votre vieille bonne, dites-le aussi à Irène si vous le désirez. De New York, vous enverrez ici un chèque en remettant votre chambre et vous écrirez à Jacques. Il est près de quatre heures. Je vais vous quitter, petite chérie, pour tout arranger. Il vaut mieux que nous ne partions pas ensemble. Je serai sur le train et vous y rejoindrai. Dans moins d’une demi-heure, je vous enverrai une lettre par un taxi. Elle contiendra vos billets et la réservation du salon. Soyez prête ! Nous avons tout juste le temps !

— Oh André, j’ai peur ! dit Marthe fiévreusement, c’est mal de partir ainsi !

— Non, chère adorée, il n’y a rien de mal puisque vous partez pour épouser un homme qui vous aime !… Et vous ne pouvez vous exposer à la répétition d’insultes comme celles de ce matin !… Souriez, chère ! C’est le bonheur au bout du voyage… c’est la vie qui va s’ouvrir devant vous… c’est l’amour qui vous attend !

Marthe s’essuya les yeux et essaya de sourire, mais elle n’y parvint qu’à demi.

André se leva et lui prit la main :

— À tantôt, ma bien-aimée ! Sans faiblir cette fois ?