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MOMENT DE VERTIGE

reuse… heureuse d’un bonheur vrai, tel que vous le méritez et tel que vous aurez un jour, j’en suis convaincu. Votre bonheur ? N’est-ce pas ce que je désire le plus au monde ? Nous avons souvent causé jadis de rêves d’avenir, d’ambitions, de projets, de buts dans la vie… eh bien, pour moi, l’un de ces buts, le plus cher et le plus tenace… c’est votre bonheur.

Je vous écris ceci, ma petite Marthe, à cause de la révolte contre la destinée que j’ai lue dans vos yeux lorsque vous avez quitté Bellerive, il y a si peu de temps et je veux que vous sentiez que vous avez en moi un appui, un soutien, qui ne vous manquera jamais… advienne que pourra !

Croyez, chère amie de toujours, à ma fidèle affection.

Noël.


— Quel cœur que celui-là ! se dit la jeune fille en finissant la lettre. Je vais lui écrire dès aujourd’hui et lui envoyer la lettre de Jacques.

Ce jour là, avant de quitter le bureau pour aller déjeuner à un restaurant voisin, elle prit le temps d’adresser quelques lignes à Noël.

« Merci, cher ami, écrivait-elle, de tout ce que me dit votre lettre et c’est pour moi une chose inappréciable que de vous savoir si fidèlement attaché à notre vieille amitié. Cette affection mutuelle ne nous est-elle pas presque sacrée ? Ne sommes-nous