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MOMENT DE VERTIGE

— Tu as bien raison ! Je vais donner des ordres pour cela, dit-elle en sonnant la bonne.

Les deux amies restèrent ainsi en tête-à-tête et purent causer librement.

— Vois-tu, dit Irène, il m’a fallu tout mon courage et toutes mes croyances religieuses pour ne pas tout briser et m’enfuir avec bébé ! Mais, tout briser… ce serait abîmer sa vie à lui aussi, Dan, et je l’aime, malgré tout ! Oh ! On dit bien qu’on a des idées modernes ! On parle bien de liberté mutuelle !… Ce sont des bravades… des paroles en l’air… du moins quant à moi ! Mais Dan, lui, n’a pas de religion… Il se vante de ne croire ni à Dieu ni à diable… alors, que lui importe ? Il se dit peut-être : Si elle est malheureuse, elle peut divorcer !

Marthe tressaillit :

— Tu ne voudrais pas… commença-t-elle…

— Divorcer ? intercala Irène, est-ce que ça existe pour nous, le divorce ? Je n’y ai pas songé pour une minute ! À cause du petit, je ne veux pas même une séparation… de plus, je ne reverrai plus Stephen !

— Tu ne reverras plus… tu le lui as dit ?

— Je le lui ai écrit, (il m’accompagnait, ce jour là, tu sais, au Mont-Royal)… Marthe, j’ai eu, l’autre jour, un chagrin atroce quant à Dan, mais j’ai aussi reçu une terrible leçon… et je ne veux