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MOMENT DE VERTIGE

et des yeux bleus, rieurs, le jeune ingénieur-forestier annonçait la bonhomie et la gaieté ; une petite moustache blonde ombrageait sa lèvre et mûrissait un peu le trop jeune de sa physionomie. Pierre et lui se lièrent d’un franche amitié et devinrent d’excellents camarades.

Cette vie dans les bois, ce contact journalier avec la saine existence des travailleurs, cette intimité du bungalow, rapprochèrent ces deux hommes à mentalité pourtant si différente.

Pierre appréciait chez Dick cette droiture de caractère, cette franche gaieté, cette discrétion de manières et de langage tous ces caractéristiques certains du véritable gentleman qu’était ce jeune anglais. L’amitié que Dick portait à son camarade se complétait d’une admiration sincère pour sa force et ses capacités. Tous deux ayant fait de bonnes études, tous deux aimant la lecture, ils se plaisaient le soir à lire et à causer de sujets intéressants.

Ce soir de novembre, ils veillèrent assez tard sous le reflet de la lampe de pétrole et dans la bonne chaleur du feu de bois.

Pierre installé dans un des fauteuils de paille, lisait en fumant des cigarettes ; Dick, assis près de la table, écrivait tout en fumant sa pipe. Lorsqu’il eut mis sous enveloppe plusieurs lettres, il alla s’asseoir près de Pierre.