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MOMENT DE VERTIGE

route ; bientôt il atteignit la maisonnette de bois rond, où il entra rapidement.

— Hello Smith ! interpella en anglais, une voix enjouée. Je vous ai devancé ce soir. Je suis ici depuis une demi-heure… Veinard que vous êtes ! Le feu flambe et le bungalow se réchauffe !

— Jimmy n’avait pas allumé ?

— Non, l’animal, il a si peu de mémoire ! Et il faisait un froid ici !… Pour ne pas se faire « laver la tête par le boss » comme il dit, il nous prépare un bon souper chaud !

Cette maison de camp se composait d’une seule pièce, finie en bois huilé. Une odeur résineuse provenant de la proximité des sapins en parfumait l’atmosphère. Un bon feu pétillait dans la cheminée au-dessus de laquelle on voyait une tête de chevreuil et des bois d’orignal, trophées de chasse des occupants. Deux canapés-lits recouverts de grosses couvertes à rayures rouges et noires, quelques chaises rustiques, une table chargée de livres et de journaux, formaient l’ameublement de la maison. Des petites fenêtres sans rideaux, quelques gravures découpées dans les journaux illustrés, et fixés au mur, dans un coin, deux fusils de chasse, et devant l’âtre une peau du buffle jetée sur le plancher de bois.

Dick Chambers, qui occupait avec Pierre la petite cabane de camp, était un anglo-canadien. Grand, musclé, blond, la figure franche et ouverte