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MOMENT DE VERTIGE
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ne me fera renoncer à vous ! Vos scrupules religieux ne vous feront pas longtemps souffrir ! Marthe, ne me refusez plus… je vous aime comme un insensé ! Ayez pitié de moi ! — Marthe ferma les yeux un instant… elle entendait la voix du vieux prêtre qui disait : il vous veut, il ne vous aime pas ! Elle se rappelait les paroles de Noël : il vous aime éperdument et avec un égoïsme incalculable… Serait-ce possible ? Non ! pensa-t-elle, l’amour d’André est bon et généreux, je ne douterai pas de lui !

— André, je suis bouleversée ! dit-elle après quelques minutes de silence. Ces ennuis chez nos amis, ce récent voyage à Bellerive, ces nouvelles instances de votre part !… Tiens, ramenez-moi, voulez-vous ? Je suis sûre que vous m’aimez, André, mais vous ne voudriez pas me voir malheureuse ? Je le serais, si je cessais d’être digne des chers miens !

— Je ne sais qu’une chose au monde, c’est que je vous adore et que je vous aurai… coûte que coûte !… Allons, puisque vous le désirez, je vais vous ramener, dit-il, en se levant.

Dans le taxi qui filait à travers les rues, ils n’échangèrent que peu de paroles ; Marthe restait soucieuse, André, sérieux et énervé…

— Je viendrai vous chercher demain soir pour dîner, voulez-vous ? dit-il, avant de la quitter à la porte de la pension.