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MOMENT DE VERTIGE
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son dévouement lui restait acquis à jamais. Cependant, pour quelques jours après le sauvetage, il n’eut pas l’occasion de lui parler, mais un soir, assez tard, il vint frapper à la porte.

— M’sieur Jack, dit-il (c’est ainsi qu’il l’appelait), je crois bien que je ne vous ai jamais dit merci.

— C’est pas la peine, Tom ; tu aurais sans doute fait la même chose pour moi !

— C’est bien possible… quand je ne suis pas saoul !… Mais ce soir là j’avais bu terriblement ! Et si ce n’eut été de vous, je m’en allais tout droit chez le diable !… Aussi, je vous donne ma parole que je ne prendrai plus jamais un coup…

— C’est une grosse promesse, Tom, de dire comme ça : jamais !

— Oui… mais je vais finir ma phrase… ajouta Tom avec cet air fin et drôle, spécial aux Irlandais… je disais que je ne prendrais plus un coup… jamais… excepté lorsque vous, m’sieur Jack, me direz : Tom, tu l’as gagné, prends un coup !

— Tu penses pouvoir tenir ta promesse ?

— Foi de St. Patrick ! dit Tom, portant la main à son front je la tiendrai !

— Je te crois, tant mieux, mon ami ! Tiens, ajouta Jacques en lui tendant deux lettres, puisque tu es ici, prends ces lettres ; peux-tu me les jeter à la malle la première chose demain matin ?