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MOMENT DE VERTIGE

une fréquente expression de tristesse. Il en parla un jour à monsieur Rivard :

— Je crois en savoir la raison, dit celui-ci, elle a été fiancée au jeune St-Georges, le gérant ici, avant moi, il y a cinq ans.

— Où est-il maintenant ? demanda Jacques.

— Je n’en sais rien et il paraît que la famille n’en sait rien non plus.

Un soir, deux mois après son arrivée à Rexville, Jacques passa la soirée chez le gérant.

Dans le cours de la conversation, le nom de Geneviève ayant été prononcé, monsieur Rivard se mit à parler de Pierre St-Georges et du vol à la banque de l’endroit.

Jacques espérant découvrir quelque renseignement à ce sujet, questionna un peu sans paraître indiscret.

— N’a-t-on jamais rien découvert ? Pierre St-Georges n’étant pas coupable, qui donc aurait volé ?

— J’ai toujours pensé, dit le gérant, qu’il devait y avoir plus d’un voleur et que la nuit favorisa leur fuite.

— Cela s’est donc fait la nuit ?

— Oui, une nuit sombre de novembre. Les St-Georges, venus de Montréal pour voir leur fils, descendirent à l’hôtel. Pierre demeurait ici. Il n’a pas voulu rester avec eux pour la nuit, il est revenu ici pour se coucher.