— Oui, ces trois mois ! Quel rêve ! C’est grâce aux St-Georges que j’ai pu faire ce voyage.
Marthe raconta les faits et dit comment le banquier intervint auprès de son chef de bureau.
— C’est bien cela, c’est d’un véritable ami ! Paul St-Georges est un homme impulsif, je le connais bien, il a parfois des mouvements qu’il doit regretter ensuite… Cependant, il est très bon, et Dieu le bénira sans doute de la manière la plus admirable ! C’est ainsi qu’il agit, le bon Dieu !
— Je pense que le bon Dieu ne m’aime plus beaucoup, moi, dit Marthe sourdement, si j’en juge par ce qu’il me donne depuis deux ans !
— Qui peut scruter ses desseins ? Il vous ménage peut-être quelque grand bonheur ? Qu’en savez-vous ?
— Ce que j’en sais ? Ceci ! C’est qu’il a mis sur ma route un homme qui réunit tout : fortune, naissance, éducation, charme, bonté… tout… tout… et qui m’aime et qui veut m’épouser…
— Et bien ! Et catholique ?
— Pas pratiquant.
— Ça peut revenir… Et vous ?
— Je crois bien que je l’aime… je n’en suis pas sûre, mais je le crois !
— Alors… je ne vois pas…
— Il est marié, et son divorce sera officiel dans quelques semaines !
Le curé s’était levé et marchait dans le bureau.