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MOMENT DE VERTIGE
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et ils marchaient tous deux dans les allées désertes parmi les arbustes et les parterres où fleurissaient encore quelques tardives plantes d’automne.

En passant près des lilas dont la floraison de juin parfumait jadis sa chambre de jeune fille, elle s’arrêta :

— Comme ils ont grandi ! dit-elle en les désignant à Noël. Voyez, les branches ont presqu’atteint ma fenêtre !

— Oui, on pourrait de là, lorsque les lilas sont en fleurs, en cueillir un bouquet.

— De ma fenêtre actuelle, dit Marthe, un peu amèrement, je n’aperçois qu’une porte de garage, une cour, un escalier de bois et des cordes où l’on suspend le linge ! L’air qu’on y respire embaume plutôt la gazoline que les fleurs !

— Vous n’y resterez pas éternellement !… Allons nous asseoir, voulez-vous, sur les marches de la galerie et vous allez me donner des nouvelles de Jacques et de tous les amis de Paris !

Ils s’installèrent sur les marches vis-à-vis la fenêtre de la bibliothèque du docteur Beauvais. Les stores baissés empêchaient de voir à l’intérieur.

— Cigarette ? dit Noël, en lui tendant son étui.

— Merci, non, pas ce soir… puis, regardant sa montre : pas encore huit heures ! Le dîner d’Irène est à peine commencé !

— Vous dîniez là, ce soir ?

— Oui, avec quelques amis. C’est une lettre de