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MOMENT DE VERTIGE

sionnel, de cinéma… tout en se déclarant prêt à suivre les cours de l’université avant de prendre une décision.

Ses perspectives nouvelles, ses plans aventureux, son apparente légèreté de caractère, tout cela rendait sa mère songeuse, et elle trouvait difficile de se mettre au niveau des idées avancées de Marthe et du jeune collégien.

Les années passèrent heureuses et sans événements remarquables. Marthe atteignait maintenant ses vingt ans et depuis un an avait terminé ses études. Jacques deux ans plus jeune suivait encore les cours de son collège et devait bientôt entrer à l’université.

Le docteur Beauvais occupé, absorbé, chercheur, ne semblait pas s’apercevoir que Marthe n’était plus une enfant. Il la regardait avec des yeux pleins de tendresse et s’amusait de ses notions originales. Avec ses robes courtes et ses cheveux coupés, il ne voyait en elle que la gamine adorée, l’enfant… et il soupçonnait à peine la femme exquise mais volontaire qui se développait sous cette apparence juvénile.

Marthe adorait ses parents mais semblait bien décidée à ne pas se contenter d’une vie comme la leur. La tranquille existence de village, même dans un home charmant, ne faisait certes pas partie des rêves d’avenir de la fille du médecin !

— Toi, maman, dit-elle un jour à sa mère, en