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MOMENT DE VERTIGE

place par Claire, il va falloir avoir Luigi et canceller André !

— Ou bien laisser Luigi de côté pour cette fois ! suggéra Marthe.

— Je dirai à maman d’en avoir soin, reprit Irène, il ne s’en plaindra pas ! J’aime bien mieux André que lui !

— Alors, à lundi ! Veux-tu expliquer mon départ à André ?

— Sans faute !

— Merci. Le petit Dan va bien ?

— Très bien, merci, le petit Dan et le grand !

— Tant mieux, au revoir !

Marthe mit les quelques petites choses qu’elle apportait dans un nécessaire de voyage, et vingt minutes plus tard, un taxi la déposait gare Bonaventure.

La jeune fille retournait pour la première fois à Bellerive depuis son départ avec Jacques de la maison de ses parents. Ce fut avec une émotion véritable qu’elle revit le cadre familier de ce paysage de septembre, entrevu, la dernière fois à travers ses larmes… le clocher de la petite église se détachant sur l’horizon, les maisonnettes blanches, les champs de grain doré, les pommiers couverts de fruits, les jardins riches de légumes et de fleurs d’automne ; la jolie rivière qui coulait au milieu de la vallée fertile, semblant presque trop petite pour le gros pont de fer qui la traver-