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MOMENT DE VERTIGE

— Perdu ! Est-ce que ?…

— Non ! Pas ce que tu crois ! Mais Pierre portait en lui l’orgueil des St-Georges, de plus, je le vois bien aujourd’hui, il ressentait la fierté d’une conscience sans reproche !… Il nous a regardés sa mère et moi, qui avions douté de lui… Ah ! Jamais je n’oublierai ce regard… et la pâleur de son visage ! Puis, il nous dit d’une voix creuse : — C’est bien ! Puisque vous doutez de mon honneur, je pars ! Vous n’avez plus de fils ! — Et sans un adieu il quitta la maison ! La pendule marquait alors dix heures du soir… sa mère et moi, ne croyant pas à un véritable départ puisque, n’ayant pas de position, il devait, pour quelque temps demeurer avec nous, n’avons rien dit pour le retenir. Voyant qu’il ne rentrait pas ce soir là, nous crûmes à une absence momentanée. Au bout de quelques jours, je pris des informations… personne ne semblait l’avoir vu. Je me reprochai cruellement mon attitude… J’aurais dû, au contraire, encourager ce pauvre enfant et l’aider à rechercher les coupables ! Hélas ! Silence complet sur son sort depuis ce temps ! Je lui envoyai par les journaux des messages d’affection et de confiance… Je m’informai dans tous les camps militaires, dans la police montée de l’ouest, partout ! Je n’ai jamais cessé mes demandes d’information… Pendant mon séjour en Europe, j’ai mis des annonces dans les quotidiens de Londres, de Paris, de Bruxelles…