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MOMENT DE VERTIGE

qu’elle ne négligeât pas ses devoirs essentiels, elle ne faisait rien au-delà. Ses occupations prenaient toutes ses journées, le soir… il fallait bien vivre un peu… et les semaines passaient si vite ! « Il me semble, écrivait-elle un jour à l’abbé Sylvestre, que je n’ai plus le temps de faire ma religion ! »

Pourtant, la pauvre enfant allait avoir plus que jamais besoin d’une force que l’on ne peut puiser que là-haut !

André lui écrivait assez souvent. Ses lettres, pleines de son sentiment pour elle, mettaient un peu de couleur dans sa vie journalière, si grise, si peu intéressante. Il lui parlait comme à une fiancée et bien que, dans ces réponses à elle, il y eut toujours la même objection, à cause de son divorce, il ne paraissait pas en tenir compte. Néanmoins les desseins de Marthe là-dessus semblaient bien arrêtés : le divorce ne changerait rien à la situation ! Mais aux jours de découragement, ces lettres où se lisait un amour si sincère et si ardent infiltraient dans son cœur un poison subtil et délicieux dont l’effet ne pouvait être sans danger…

Dans sa dernière lettre, André annonçait son retour au pays.

Marthe demeurait seule, maintenant à la pension Martin, Jacques ayant été transféré comme comptable à la succursale de la banque à Rexville.

Lorsque, heureux de cette promotion, Jacques