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MOMENT DE VERTIGE

pouvais vous faire comprendre toute la reconnaissance que je vous ai vouée pour m’avoir amenée ! Jamais je n’oublierai ces derniers mois ! Jamais !

— Je suis content que vous en ayez tant joui et nous avons été bien heureux tous ensemble, n’est-ce pas ?

— Ç’a été un enchantement continuel depuis le moment du départ !

— Ça compte un premier grand voyage ! Ça fait toujours époque dans la vie, dit le banquier.

— Vous en avez fait plusieurs ?

— Cinq.

— Et vous n’avez jamais eu de naufrages ?

— Pas sur mer… mais il n’y a pas que ceux-là !… Dans « cet autre voyage qu’est notre vie passée » pour me servir de l’expression d’un auteur connu, dans cet autre voyage, dis-je, il y a aussi des naufrages cruels !

— Oui, murmura Marthe, pensant à elle-même, il y en a qui vous jettent à l’aventure comme une épave sur la mer !

— Ou qui engloutissent à jamais vos espoirs les plus chers et les plus légitimes ! fit son compagnon amèrement.

— Nos espoirs engloutis ne sont pas toujours perdus à jamais ! Ils reparaissent parfois et il faut toujours les attendre ! dit Marthe avec cette voix sympathique qui lui donnait un si grand charme ;