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MOMENT DE VERTIGE

— Comme Laure a bonne mine ! Elle est belle et jeune encore ! Tant mieux, ma foi, tant mieux !

Il ne voyait pas le point faible de son caractère : ce désir de paraître, qui la rendait si anxieuse de se rajeunir et de s’amuser ! L’engouement de Laure pour l’italien provenait surtout de sa vanité de femme mûre qui a l’illusion d’être l’objet d’un sentiment… et cette aberration la rendait sourde aux reproches de sa conscience, droite en réalité, mais faussée par cette soif d’admiration.

Ce qu’elle confia à Luigi au sujet de Pierre révélait un coin palpitant et sincère de ce cœur de mère. Ce fils, dont elle se sentait autrefois si fière, comme elle avait souffert de sa défection ! Cette défection existait-elle vraiment ? Rien ne le prouvait… mais elle ne sut pas cacher ses doutes et en cela, son mari eut les mêmes torts… Et il partit son Pierre, son premier-né, dans lequel tout le meilleur de ce cœur de mondaine se trouvait concentré !…

Sa famille, habituée à sa manière de parler et d’agir ne cherchait pas à en analyser les motifs, mais parfois, Irène surtout depuis son mariage, cherchait vainement chez sa mère, la confidente dont elle aurait eu besoin dans son entourage libre et essentiellement mondain.

Marthe faisait parfois dans sa pensée un rapprochement entre sa mère à elle et la mère de ses amies et comme son admiration grandissait pour sa douce