attendait Marthe dans un des salons du Continental. Leur entrevue ne fut pas très longue, mais Noël put se rendre compte combien Marthe regrettait de quitter Paris.
— Que c’est dommage d’être pauvre ! dit-elle. Comme je passerais volontiers un an ici !
— Vous y reviendrez, dit-il avec un sourire, lorsque vous épouserez votre millionnaire !
— Ah, si j’attends ça !… Mais parlons d’autre chose ! Quand revenez-vous Noël ?
— Mon année d’études se terminera en septembre ; je vais voyager un peu, dès le 15 octobre je crois être installé définitivement à Bellerive.
— Vous êtes content de votre vie ici ?
— Oui, très content !… Un peu triste parfois, peut-être… on est si seul au milieu d’une grande ville, si isolé dans une foule de visages inconnus ! Mais je suis content de mes études, intéressé plus que je ne saurais vous le dire dans tout ce que je vois, en somme, très satisfait de mon séjour ici.
— Je ne vous ai pas vu autant que je l’aurais voulu, si souvent vous refusiez d’être des nôtres !
— Vous étiez trop entourée, Marthe. Je me suis effacé devant les attentions marquées de Laurent.
— Et les charmes de ma délicieuse petite amie Claire ! dit Marthe en riant.
— Claire est exquise, dit Noël… mais il n’y a qu’une femme au monde pour moi ! Si j’étais riche, je disputerais à Laurent son privilège…