Page:Maxine - Le vendeur de paniers, 1936.djvu/84

Cette page a été validée par deux contributeurs.
84
le vendeur de paniers

— Grâce ! Ne me jugez pas trop sévèrement ! On m’a affirmé que cette enfant était orpheline, qu’elle était pauvre, abandonnée, mourant de faim…

— Pourquoi l’avez-vous fait enlever ?

— Parce que… parce que… l’héritage d’un parent riche avait, comme condition, l’existence d’une enfant. Je suis divorcée depuis cinq ans ; ma petite fille est morte au berceau, à l’étranger ; celle-ci me ressemble un peu, blonde, les yeux bleus…

— Comment vous l’êtes-vous procurée ?

— J’ai payé un gangster pour me la trouver ! L’enfant est heureuse, traitée comme ma fille ! De grâce, rendez-la moi ! Elle sera riche et adulée au lieu de misérable et pauvre ! Vous avez bien connu mon père, juge, allez-vous ruiner à jamais ma vie ?

Le juge la regarda, pris de compassion pour cette jeune femme, si belle, si étrangement attirante avec ses yeux bleus noyés de larmes, mais le récit émouvant de Mariette lui résonnait encore à l’oreille et sa droiture impeccable dicta sa réponse :

— Mrs. Dillingham, vous êtes coupable de fraude de succession et de complicité dans le