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bonheur champêtre

pas sains et abondants, le bon pain de blé, le lait crémeux, et aussi, l’air pur de la campagne avaient déjà fait merveille… mais le gamin, avec son intelligence précoce, s’était mis à réfléchir. Cette belle vie qu’il goûtait depuis quelque temps ne pouvait durer ainsi indéfiniment. Il ne pouvait rester à charge à Jean-Nicol, obligé de pourvoir à une si nombreuse famille… Il en devint tout songeur, et Pierre, le voyant soucieux, lui dit :

— Qu’as-tu, Ripaul ? Quelque chose qui ne va pas ?

— L’infirme soupira :

— M’sieur Pierre, c’est que… c’est que… voyez-vous, je suis bien ici, et j’aime infiniment la vie de la ferme, mais… je n’ai pas le sou… je crains d’être à charge à Jean-Nicol !

— Console-toi, à ce sujet, mon garçon, tu sais que j’ai une bonne maman ! Elle paie ta pension chez Jean-Nicol !

— Alors, dit Ripaul, est-ce que je ne pourrais pas me rendre utile un peu, travailler au jardin ou ratisser les allées… pour lui prouver que je suis bien reconnaissant ?

— C’est bien d’y avoir pensé, Ripaul, et