Les deux garçonnets passèrent une journée délicieuse sur les bords du petit lac. Ils purent canoter dans une vieille barque à fond plat, et se baigner dans les eaux rafraîchissantes ; ils allaient rapporter, fièrement, à la ferme, une dizaine de jolis poissons bien enfourchés sur une branche, produit de leur pêche commune. C’était pour Ripaul, le premier pique-nique, et il en était absolument enchanté.
Mais, le soleil baissait, il fallait songer au retour. Le couchant, rouge comme un feu de Bengale se reflétait dans le cristal de l’étang. L’infirme, impressionné par ce spectacle qu’il voyait ainsi pour la première fois, dit à son compagnon :
— Regarde donc le feu d’artifice ! C’est plus beau que les lumières rouges du théâtre Capitol à Montréal !
Madame Lecomte était très satisfaite du résultat que donnait, pour Ripaul, le séjour de la ferme, et Pierre, l’esprit toujours pénétré de ses études médicales, et préparant de nouveaux examens, suivait avec intérêt les progrès physiques de son protégé. Jean-Nicol lui avait allongé sa béquille, ce qui lui permettait de marcher plus aisément. Quel