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chez jean-nicol

— J’peux pas laisser ’tit Tout P’tit, fit une voix de l’intérieur, y crie quand j’l’mets dans son bers, je l’cré malade ; allez-y vous autres les enfants, tout l’monde, hop ! Dehors aras son père !

Une bande d’enfants arriva alors sur la galerie étroite et Jean-Nicol dit au petit Montréalais :

— Ton nom, c’est Henri-Paul, hein ?

— Oui, mais on m’appelle : Ripaul.

— J’aime ben mieux ça ! Ben Ripaul, toute c’te gang-là, c’est tes amis de c’t été ; i’s ont tous des beaux noms, mais dans la famille on leuz en donne d’autres… Arrive icitte, toé, Tit-Loup, faut pas t’cacher, toé, not’ plus vieux ! C’te grand’fille là, c’est Tit-Noune, not’ plus raisonnable ; l’aut’e à côté, c’est Titite, p’is Tit-Bé, Tit-Puce, not’ plus malcommode, Tit-Bizou, Tit-Bizoune (ça c’est nos jumeaux) p’is, v’là Tit-Souris, qu’a proche deux ans ; l’bébé, on l’appelle Tit-Tout-P’tit, vu que c’est l’bouquet d’là famille !

Ripaul, surpris et amusé de cette étrange nomenclature les regardait tous en souriant sans parler… Tit-Loup, près de lui, le tira par le bras :