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le vendeur de paniers

rôder un brin, p’is venez vous assir su l’banc j’vas vous donner à déjeuner.

— Merci, fit le gamin, ce n’est pas de refus !

Ripaul fit le tour de la cour et passa dans le jardin ; il vit les fleurs encore humides de rosée, respira un air pur, imprégné de senteurs de verveine, et de mignonnette, il écouta le chant des oiseaux, le bruissement des insectes, ces mille voix de la nature matinale qu’il entendait pour la première fois, le pénétraient d’une impression étrange de bonheur et de vie.

Soudain, il se sentit tiré par la manche ; c’était la ménagère qui lui disait de venir déjeuner ; elle ne l’avait pas appelé de crainte de déranger les dormeurs.

Lorsque Pierre fit son apparition un peu plus tard, il trouva son protégé assis sur le banc dans la cour et en grande conversation avec Virginie.

Vers dix heures, ils partirent ensemble, protecteur et protégé, pour la ferme, où Ripaul devait passer ses journées avec la famille de Jean-Nicol.