venir à Charmeilles, c’est maman. Tu vas demeurer chez le fermier, et comme il a une bande d’enfants, tu viendras coucher chez nous. Mais, nous arrivons ! Prends ton paquet, viens, nous sommes rendus !
Ripaul suivit son protecteur et sortit de l’autobus. Il se trouvait sur le trottoir, dans une rue de village ; cinq minutes de marche et Pierre ouvrait une barrière… au fond d’une allée ombreuse, Ripaul aperçut une maison blanche entourée d’une large véranda. Une dame à cheveux grisonnants descendait les marches… elle aperçut son fils et l’accueillit avec un cri de joie. Celui-ci la rejoignit et l’embrassa avec affection, puis, faisant signe à l’infirme de se rapprocher, il lui dit :
— Ripaul, voici madame Lecomte, maman, qui t’a fait venir à la campagne !
Ripaul tenait déjà à la main sa modeste casquette, il s’avança un peu gauchement et murmura :
— Mon Dieu, que c’est donc beau ici !
Sans s’en douter, il avait trouvé les mots qui pouvaient faire le plus plaisir à la ma-