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le vendeur de paniers

courte, prit place dans l’autobus, près de Pierre et ferma bientôt les yeux, épuisé…

Au bout d’une demi-heure, il s’éveilla ; l’autobus filait… déjà les grandes artères de Montréal avaient fait place à une route bordée d’arbres ; de chaque côté du chemin on voyait des champs de blé ou d’avoine, moisson verte et belle que le soleil d’été allait bientôt blondir ; ailleurs, c’était des prairies où les foins venaient d’être coupés, d’autres, où l’on achevait la fenaison.

Il faisait très chaud cet après-midi de juillet, et par les fenêtres ouvertes de l’autobus on respirait un air tiède, chargé d’aromes exquis et inconnus pour le petit gamin du marché.

Ripaul n’avait jamais été à la campagne ; son idée de villégiature ne dépassait pas les allées du parc Lafontaine, et, de se voir ainsi transporté dans un pays si différent du milieu où il avait toujours vécu, lui semblait merveilleux et irréel, comme un rêve.

— M’sieur Pierre, dit-il, pris d’une émotion subite, je ne vous ai jamais dit, merci !

— Ce n’est pas la peine, mon gars ; ce n’est pas moi d’ailleurs qui ai songé à te faire