Page:Maxine - Le vendeur de paniers, 1936.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.
31
la cour juvénile

quand g’and’mère les allange esp’ès, des yeux qui font dodo, une ’tite bouc’e… tiens, m’sieur, z’aulais donc voulu l’emb’asser ! et à ce souvenir, les larmes de Mariette se mirent à couler…

— Allons, ne pleure pas… dis-moi, tu n’aurais pas voulu l’avoir, plutôt ?

— Oui, oui, mais une belle, comme ça, c’est pou’ les ’tites filles liches, hein ?

— On ne sait jamais… murmura le juge.

Ce soir là, Ripaul était de nouveau chez lui ; la vieille grand’mère roulait son chapelet noir en remerciant le ciel du retour de son fiston, et Mariette se pâmait de joie, caressant dans ses bras une superbe poupée, vêtue de soie rose et qui fermait les yeux pour faire dodo.

— Ripaul, dit-elle soudain, se glissant tout près de son frère, z’vas te dire un g’os sec’et : tu sais, l’m’sieur qui nous a pa’lé c’matin… c’est papa Noël… mais il a coupé sa g’ande barbe !