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la cour juvénile

ce qu’on lui demanda, et quand elle eut corroboré le récit de son frère, elle ajouta :

— On a eu faim longtemps, g’and’mère et moi, ap’ès que les g’os méc’ants ont emmené Ripaul !

— Qui a eu soin de vous ensuite ? demanda le Juge, tandis que plusieurs assistants sentaient l’émotion les gagner.

— La bonne Sœur, et m’sieur Pierre.

— Monsieur le Juge, fit l’avocat du marchand de jouets, je demande que ce garçon réponde à l’autre accusation de vol… le traîneau de quinze dollars, et une paire de beaux patins !

— Qu’as-tu à répondre à cela, Henri-Paul ? demanda le juge.

— Je ne les ai jamais pris, ni même touchés ! Je les ai regardés à l’étalage, c’est tout !

— Pourquoi étais-tu dans cette rue, tard l’après-midi, si loin de ta demeure ?

— Je voulais voir les étalages, comme tout l’monde ! Si on ne r’gardait pas dans les vitrines, nous autres, on ne verrait jamais