Page:Maxine - Le vendeur de paniers, 1936.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
le vendeur de paniers

mais depuis près d’un an que je suis paralysée, c’est Ripaul qui les vend et nous gagne l’argent de chaque jour.

— Son nom n’est-il pas Henri-Paul ?

— Oui, mais Mariette l’a toujours appelé Ripaul, et le nom lui est resté… c’est étrange, monsieur cette petite fille parle encore comme un bébé, elle ne prononce pas ses r, mais elle a toujours pu dire : Ripaul !

— Où avez-vous appris votre métier ? demanda Pierre, qui regardait depuis quelques minutes, les paniers vraiment fort jolis, que confectionnait la vieille.

Celle-ci soupira :

— Ah monsieur, c’était dans ma jeunesse ; j’étais institutrice dans une petite école de l’Ancienne Lorette, près de Québec… c’est une Huronne de là-bas qui m’a appris à tresser et colorier les pailles…

Cette phrase expliquait au jeune homme pourquoi cette pauvre vieille employait pour lui parler des paroles aussi choisies ; il avait déjà remarqué que le petit boiteux s’exprimait lui aussi assez bien.

Pierre se leva pour prendre congé et l’aï-