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la cour juvénile

— Les premiers jours ont été durs ; des gens de la police sont venus m’avertir qu’ils gardaient le petit là-bas en attendant… puis nous avons eu la visite de deux membres de la St-Vincent de Paul, envoyés par notre curé, et maintenant, il y a une bonne Sœur qui vient tous les jours ; elle fait le ménage et nous prépare un peu de nourriture… voyez-vous, monsieur, je ne puis marcher, j’ai les jambes paralysées.

— Pauvre femme ! Mais Henri-Paul, comment est-il devenu infirme ?

— Un accident d’autobus, monsieur ; son père et sa mère ont été tués sur le coup, et lui, l’enfant, blessé à la jambe !

— Il y a longtemps de cela ?

— Cinq ans, monsieur, Mariette n’avait pas un an ! Mon fils n’était pas riche mais il gagnait bien sa vie ; c’était un commis-marchand ; sa femme, une orpheline ; donc, pas de parents pour m’aider après l’accident à faire vivre les petits ! C’est alors que j’ai quitté le logement confortable où nous habitions et que je ne pouvais pas payer… je me suis mise à confectionner des corbeilles et des paniers pour vendre au Bonsecours…