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le vendeur de paniers

pauvre petit infirme, pris, semblait-il, en flagrant délit de vol, et qui, cependant, protestait tant de son innocence, provenait de cette noblesse de cœur qui dicte les impulsions généreuses.

Le taxi filait à travers les rues ; la fillette, pelotonnée dans son petit coin, jetait, de temps en temps sur son compagnon un coup d’œil furtif, mais refusait absolument de lui parler.

Enfin, l’auto s’arrêta dans une rue étroite et sombre, devant une rangée de vieilles maisons.

L’étudiant paya la course et suivit la petite fille qui grimpait déjà les marches un peu branlantes d’un escalier extérieur.

Rendue au troisième, l’enfant ouvrit une porte et Pierre pénétra à sa suite, d’abord, dans un couloir sombre, puis dans une grande pièce assez mal éclairée. Une vieille femme, assise dans une chaise roulante, tressait des pailles de couleurs diverses ; auprès d’elle, par terre, étaient posés un certain nombre de paniers, de grandeurs et de formes variées, les uns achevés, les autres à moitié finis… La chambre, pauvre et froide,