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la poupée

Tandis que les agents de police emmenaient un peu rudement l’infirme, le jeune homme s’approchait de la pauvre petite qui appelait en pleurant : Ripaul ! Ripaul !

Il hêla un taxi, prit la pauvrette dans ses bras, malgré les efforts de celle-ci pour lui échapper, la déposa sur le siège, donna l’adresse au chauffeur et s’installa auprès de l’enfant.

Pierre Lecomte était un étudiant qui suivait les cours de médecine à l’Université de Montréal. Son père, excellent chirurgien, avait pratiqué sa profession à Charmeilles,[1] petit village à une cinquantaine de milles de la métropole. Il était mort cinq ans plus tôt, laissant une veuve et un fils âgé, alors, de seize ans.

Madame Lecomte, très attachée à son home à la campagne, avait continué d’y demeurer ; son fils, que les cours universitaires retenaient à la ville, devait, dès le lendemain, Jour de Noël, aller rejoindre sa mère et passer la vacance à la maison paternelle.

C’était un garçon sérieux, observateur, doué d’une nature droite et très impulsive ; son élan spontané pour secourir ce

  1. Nom fictif.