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la poupée

choses là, c’est pour les riches ! C’est comme chez les confiseurs ! En avons-nous vu tantôt des montagnes de tartes, de gâteaux et de bonbons… et pas moyen d’y goûter, hein ? Bon, tu les as regardées, à présent, les poupées, viens, allons-nous en !

Mais l’enfant restait clouée devant la vitrine et les larmes se figeaient sur ses joues un peu bleuies par le froid…

Le gamin, prenant une résolution subite, lui dit :

— Allons, assez pleuré ! Viens, on va demander à la voir, la poupée, et tu l’embrasseras !

La petite s’essuya les yeux du revers de sa manche enneigée et suivit son frère vers l’entrée du magasin, rempli de clients ; mais un gardien à la porte, apercevant la pauvresse et le petit boiteux, les renvoya, ils ne purent entrer.

Les larmes de Mariette reprirent de plus belle ; alors, l’infirme, qui adorait sa sœur, lui dit à mi-voix :

— Attends, reste ici près de la porte, je te l’apporterai, une minute, pour l’embrasser !