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le vendeur de paniers

s’étaient arrêtés ; l’un était le vendeur de paniers du marché Bonsecours, l’autre, une fillette, plus petite, vêtue d’un vieux paletot trop grand pour sa taille mignonne et coiffée d’un bérêt de laine grise, d’où s’échappaient des mèches blondes toutes blanchies de neige.

— Vois, Ripaul, dit-elle, désignant du bout de sa mitaine percée, une poupée richement mise et dont les yeux étaient fermés, tu la vois, hein ? Celle qui fait dodo ? C’est celle-là que ze veux avoi’ !

— Celle-là ? Fais-toi vite une croix sur le bec ! C’est pas pour toi, Mariette, c’est pour les p’tites filles riches !

— Tiens ! Papa Noël, il poullait bien me la donner !

— Bah ! L’père Noël ! répéta Ripaul avec un cynisme inconscient, il ne connait pas l’chemin de not’ rue !

— Tu penses ? fit l’enfant, désappointée… mais elle est si belle, z’voudrais bien l’embiasser touzours ! Et les grands yeux bleus se remplirent de larmes.

— Pleure pas ! fit le gamin un peu brusquement ; tu sais bien que toutes ces belles