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une carrière

laisser vivre sans être toujours poussé de l’avant par le tourbillon inévitable, la trépidation des grands centres ; c’est l’endroit où l’on a le loisir de s’isoler un peu, de réfléchir, de se rapprocher du bon Dieu, dont on sent davantage la présence par le contact journalier avec la nature. L’agriculteur, il me semble toujours qu’il est l’homme le plus heureux de la terre !

— Oui, renchérit Pierre en souriant, il est roi et maître sur son domaine, il est indépendant, jamais à la merci d’un changement de régime politique et ne craint pas le chômage !

— De plus, dit Ripaul d’une voix singulièrement émue, s’il lui arrive un accident, comme jadis à mon père, ses enfants, même s’ils sont pauvres, ont un toit pour les abriter et une terre pour les nourrir !

— Donc, c’est chose décidée, reprit madame Lecomte, tu vas devenir un agriculteur ! Je suis enchantée de ta décision et je vais t’aider ; tu sais que Jean-Nicol va nous quitter, il lui faut une terre à lui, avec sa nombreuse famille et il vient de faire l’acquisition d’un beau bien. Si tu veux prendre notre propriété à ferme pour quelque temps,