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le vendeur de paniers

autre projet, et pour ce dernier, je n’ai pas eu un instant d’hésitation, du moins quant à mes goûts ; je voudrais devenir un agriculteur, me fixer dans cette campagne que vous m’avez appris à aimer, y prendre racine comme ces jeunes pins qui croissent dans vos bois ; j’aimerais à suivre, pendant quelque temps, des cours d’agriculture, apprendre les méthodes nouvelles, et faire, d’après ces leçons acquises, une culture plus raisonnée, plus parfaite. La solide instruction que je vous dois me servira admirablement pour faire de cette carrière un succès !

— Ne craindrais-tu pas la tranquillité, la monotonie de cette vie ? Tu as du jeune sang dans les veines Ripaul !

— Oui, chère protectrice, j’ai en moi l’ardeur de la jeunesse, mais j’ai aussi le souvenir, la leçon du passé ! Et ce passé, j’ai voulu en refaire un peu le calvaire. Hier, après avoir été embrasser Mariette, à Outremont, (Mariette déjà grande pour ses treize ans, non plus la gamine des quartiers pauvres, mais une enfant distinguée, instruite et si bien protégée !) je suis redescendu au cœur de la grande ville et j’ai pris la direction de la rue Sanguinet. Je n’y étais jamais