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L’hiver au fort Carillon se passa sans événements importants. Le printemps fut hâtif, l’activité commença à régner sur le lac Champlain et la garnison du fort s’attendait toujours d’entrer en campagne… mais l’ordre ne venait pas…

Juillet arriva, avec ses jours de chaleur torride, ses soirées délicieuses, ses fleurs, ses fruits… La campagne autour du fort était ravissante dans le décor de cette saison d’été. Une profusion de fleurs champêtres garnissait l’orée des bois : les marguerites étalaient l’ivoire lisse de leurs pétales, une foison de boutons d’or tournaient vers le soleil le jaune clair de leurs corolles, les immortelles formaient au pied des cèdres des petits massifs neigeux ; parmi les bleuets et les quatre-temps le tardif muguet des bois dressait ses tiges nacrées et odorantes, auprès des clochettes azurées des jacinthes sauvages.

Un jour, La Flèche et le sergent, son ami, revenant d’une promenade dans la forêt, aperçurent un petit sentier ombrageux et invitant, sous les branches des gros sapins.

— Où ça mène-t-il ? questionna Daniel.