Lorsque vint l’automne, Daniel, en permission, partit, un jour, avec Chatakoin, pour la chasse. La grosse capote militaire recouvrait son uniforme et une tuque de laine remplaçait son tricorne de soldat.
Il était joyeux de cette petite excursion, ravi de reprendre pour quelques jours sa vie d’autrefois. Le soir, à la lueur du feu de camp, il causait avec le Huron, lui racontant les menus évènements de sa vie de garnison et Chatakoin de son côté lui parlait de ses aventures et aussi des incidents de son récent voyage.
Un matin à son réveil, il aperçut son compagnon occupé à faire une marque quelconque à l’intérieur de sa capote ; il s’approcha et vit que l’Indien y avait dessiné très habilement une flèche !
— Vois, dit Petit-Cerf, j’ai marqué le manteau à ton nom !
— C’est pourtant vrai ! Ce sobriquet que mon père m’a donné quand j’étais un bambin, voilà qu’il me reste comme mon nom véritable ! Le général Montcalm m’appelle toujours La Flèche ! On m’appelle ainsi au régiment ! Merci