Page:Maxine - Le tambour du régiment, 1935.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
LE TAMBOUR DU RÉGIMENT

Pendant son séjour à Montréal, le général eut constamment la visite des chefs indiens alliés. « Ils venaient de toutes les parties du pays, parfois près d’une centaine de guerriers à la fois ; ils arrivaient dans leur costume de guerre, la figure et le corps badigeonnés de rouge, de jaune, de noir ; des anneaux dans le nez et dans les oreilles, des plumes sur la tête, ressemblant plutôt à une troupe de bouffons endiablés qu’à une assemblée de chefs de tribus ! » Ils faisaient de longues harangues qu’il fallait faire traduire au moyen d’un interprète.

Dans un de ses discours de bienvenue, Montcalm leur avait dit qu’il fallait que les alliés soient loyaux et unis, afin de former une armée plus puissante. Un des chefs, voulant répondre à ce discours, dit sentencieusement :

— Tes fils, Ô représentant d’Ononthio, ne seront point infidèles. Ils veulent la victoire, alors, vois !

Prenant une longue et forte branche, il la cassa en deux, sans effort ; puis, il prit les deux morceaux ensemble et les cassa, mais avec un peu plus de difficulté ; puis il prit les