jusqu’au Château-Richer ; là vous trouverez une autre voiture !
— Diable, tu es vif, gamin, dit l’étranger ; es-tu un Canadien ?
— Oui, monsieur ; Daniel Rocher pour vous servir !
— Ah ? Mais pourquoi ce grand gars t’appelle-t-il La Flèche ?
— C’est un sobriquet que mon père m’a donné quand j’étais petit.
— C’est un nom que tu sembles bien porter, en tous cas… Partez, mes amis, cria-t-il aux marins dont la barque ne s’était pas éloignée, j’attendrai « La Licorne » à Québec !
À ce moment arriva le cultivateur en question, qui s’offrit à conduire l’étranger jusqu’au Château-Richer. Il se doutait bien que cet officier devait être quelque personnage, mais celui-ci ne lui donna aucun renseignement à ce sujet.
Pendant que Sonon attelait le cheval, l’officier amusé par l’air éveillé de La Flèche, le questionna :
— Où demeures-tu, vif-argent ?
— Pour le moment ici, mais quand je pourrai rejoindre l’armée…