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LE TAMBOUR DU RÉGIMENT

stices étaient remplis de sable et de gravier et le sommet armé de chevaux de frise.

Une garnison assez nombreuse y demeurait même en temps de paix ; quelques militaires y avaient amené leurs femmes et leurs enfants, ce qui faisait de ce fort un véritable petit village.

On était dans la seconde semaine de mai, la journée avait été claire et douce, l’air attiédi de cette fin de printemps apportait des senteurs d’été… autour du lac, la verdure tendre du feuillage naissant se détachait sur le vert sombre des sapins et les pruniers sauvages étalaient déjà la toison blanche de leurs fleurs hâtives.

Un militaire à cheveux gris arpentait le bastion le plus rapproché du lac. Avisant un soldat qui passait, il dit :

— Avez-vous vu ma fillette ?

— Oui, capitaine ; Miss Georgette est allée faire une promenade sur le lac.

— Pas seule, sûrement ?

— La petite Miss Fairy Jamieson l’accompagne ; elles devaient prendre la barque à fond plat et ne pas s’éloigner trop du rivage.