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de si vaillants exploits et d’une si grande mais si tragique victoire…

— Où sont donc les Indiens ? demanda Daniel remarquant l’absence des canots.

— Ils sont partis pour Montréal il y a quelques jours avec leurs prisonniers, répondit un blessé.

— Quels monstres ! Sauf mon ami Chatakoin que j’aime et qui m’est si dévoué je les déteste ces indigènes depuis le premier jusqu’au dernier !

— C’est la boisson, camarade ; quand ils ont bu l’eau de feu, comme ils disent, ce ne sont plus des humains, mais des bêtes féroces !

— Chatakoin est-il parti avec eux ?

— Chatakoin ? Petit-Cerf ? Mais il est mort ! Ne le savais-tu pas ?

— Mort ! Petit-Cerf !

— Mais oui ! En défendant un officier anglais attaqué par un Iroquois !

Daniel ne répondit pas. Son jeune cœur était plein de chagrin à cette triste nouvelle et il détourna la tête pour cacher deux grosses larmes qu’il ne pouvait refouler !

De retour à Carillon, il dut s’aliter encore