Page:Maxine - Le tambour du régiment, 1935.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

garçon ; des horreurs comme celles qui se sont passées en dépit de nos efforts, seraient de nature à nous faire presque haïr notre victoire… mais, hâte-toi de guérir ; Royal-Roussillon a encore besoin de son tambour !

Le jour du départ (sept jours après le coup de tomahawk) Daniel put marcher jusqu’à la barque hôpital qui l’attendait avec quelques autres blessés. Pâle et un peu chancelant, il prit place dans le bateau.

Le fort William-Henry et toutes les casernes avaient été complètement démolies, et toutes les grosses billes de pin formant les remparts, empilés au-dessus des débris ; on y mit le feu au moment du départ !

La flotte de barques de l’armée victorieuse redescendit le lac Saint-Sacrement à la lueur de cette torche gigantesque couvrant les eaux et toute la lande de son sinistre embrasement…

Plus de guerriers sur ce rivage où se trouvaient hier encore des milliers de combattants, plus de canonnade, plus de cris affolés… Lorsque l’incendie aura tout dévoré, un silence de mort régnera sur ces rives incultes, théâtre