ensuite un autre militaire est arrivé et m’a emportée au camp français… est-il mort, grand’père, celui qui m’a volée au gros démon sauvage ?
— Je ne sais pas. Lorsque les soldats français t’ont ramenée au camp retranché où nous étions revenus l’un d’eux a dit, comme je les remerciais :
— Nous n’avons rien fait, c’est un autre de nos soldats qui a défendu la petite et l’a prise au Sioux. Il a été blessé dans la lutte et est dans le délire depuis hier à l’hôpital du campement.
— Pauvre soldat ! Il a donc été bon et brave, hein grand’père ?
C’est vrai… bien qu’il soit un ennemi !
— Il n’est pas mon ennemi, déclara la petite fille avec décision et je vais prier tous les jours pour qu’il ne meure pas !
— J’espère, moi aussi, que le brave garçon va survivre à ses blessures, dit le capitaine… mais ne parlons plus de ces horreurs si près de nous encore ! Dans peu de temps nous serons chez nous, en Virginie, et tu te remettras de cette secousse effroyable !