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tenait par la main… tout à coup, un grand sauvage la jette par terre et me saisit par le bras ! Je cherche à lui échapper, je lutte… mon chapeau tombe… alors le sauvage me saisit par les cheveux et m’entraîne… Je crie de toutes mes forces !

— Quand je pense que j’étais si près de toi, pauvre petite, me défendant contre un de ces démons, et que je n’ai pas entendu ton cri !

— Il y avait tant de cris, grand’père, et tant de vacarme ! Ce n’est pas étonnant que tu n’aies pas distingué ma voix ! Mais un soldat français s’est retourné et a crié au sauvage de me lâcher !

— Tu as compris ça ?

— Oui, tu sais bien que je comprends le français. L’Indien alors m’a prise dans ses bras et emportée dans le bois… j’ai crié, pleuré, puis j’ai vu le soldat qui courait derrière nous !

— Pauvre enfant ! dit le capitaine en l’embrassant.

— Je n’ai plus crié alors, j’ai prié le bon Dieu tout bas et j’ai fait semblant de dormir…