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agrandis par la terreur, elle jeta à Daniel un regard angoissé… il mit un doigt sur ses lèvres… elle comprit et ne fit aucun bruit. Se rappelant l’exploit de Petit-Cerf autrefois, il piqua sa dague sur le bout d’une longue branche et la glissa vers la petite, craignant toutefois qu’elle n’eut pas la force de couper elle-même ses liens, mais elle y réussit facilement, la dague étant acérée comme un rasoir.

À ce moment le sauvage s’éveilla à demi, passa sa main sur l’arbre et y sentit les nœuds de la corde, palpa ensuite la robe de l’enfant à demi morte de frayeur, puis rassuré, il se tourna sur le côté et s’endormit de nouveau.

La Flèche, dans son excitation, n’avait pas pris le temps d’enlever sa capote et elle devenait pesante à mesure que la chaleur du jour augmentait. Une idée lui vint : il détacha la cape et encore au moyen de sa branche, parvint à en glisser un bout jusqu’à la prisonnière, lui faisant signe de se rouler doucement dessus et de s’y cramponner ; puis, de sa cachette, il se mit à tirer l’autre bout du manteau, doucement, doucement, écartant sans bruit les broussailles… petit à petit, l’enfant