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L’ATTAQUE

— De notre côté ? dit Ginofenn, qui depuis quelques minutes les avait rejoints.

— Non, du côté canadien… mais je ne suis pas sûr… La neige empêche les sons de me parvenir complètement.

— Est-ce que ce serait Robe-Noire ? dit Marc.

— Robe-Noire vient ordinairement seul, dit Ginofenn, on ne l’entendrait pas de si loin !

— Alors, dit Marc, qui pensez-vous que ce pourrait être ?

— Je ne sais pas, fit l’Indien… des soldats peut-être, les Visages-Pales sont en guerre !

— Des soldats anglais ? fit Marc.

— Je ne sais pas… mais ça vient du côté de la Nouvelle-France, comme les Blancs appellent le Canada.

— Peut-être des soldats français, alors ! dit Marc frémissant d’excitation et les yeux brillants de joie.

À ce moment, Ginofenn qui s’était juchée sur une petite butte et scrutait l’horizon, s’écria :

— Grand-Père, vois !… Plus loin que le fort !…

Le Chamois se leva très vite et la rejoignit suivi de Marc. Dans le lointain, on pouvait parfaitement distinguer une troupe mouvante qui paraissait se diriger vers le fort…

— Des soldats ! fit le Chamois… et aussi des Indiens !

— Vont-ils passer ici ? demanda Marc.

— Oui, s’ils ne s’arrêtent pas au fort… attendons !

— Mais, dit Marc, si ce sont des soldats français, il va y avoir une bataille !