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XI

L’ATTAQUE



LES jours se succédaient, le milieu de mars était déjà passé et cependant Robe-Noire ne venait pas…

Le sergent était venu une fois seulement, avait trouvé son protégé en bonne santé et lui avait remis les dix shellings comme le lui avait enjoint la bonne Mistress Gray. Puis il lui avait dit, ainsi qu’à l’Indien :

— Je ne pourrai peut-être pas revenir ici avant quelque temps… si le missionnaire vient à passer, envoyez-moi un message par Ginofenn… j’avertirai la sentinelle de lui parler si elle approche du fort.

Puis il prit congé d’eux tous et partit.

Marc s’élança à sa suite et le rejoignit :

— Sergent, je veux faire un bout de chemin avec vous !

— Pas trop loin, mon boy, les ordres sont sévères ! Et dis-moi, puisque nous sommes seuls, tu n’es pas trop malheureux, au wigwam ?

— Non, sergent… Mais je n’oublie pas la ferme, ni Mistress Gray… ni Rose… Vous le leur direz ?

— Oui, mon boy, si je les revois, je leur dirai… mais tu sais, en temps de guerre, la vie d’un soldat. Il n’acheva pas sa phrase mais eut un haussement d’épaules significatif… Enfin, espérons pour le mieux, continua-t-il, et si je devais partir sans te revoir,