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LA HURONNE

— Je trouverai bien moyen de gagner quelque part ma nourriture et mon gîte, et puisque le capitaine veut bien me donner ma liberté, j’en profiterai. Je veux retourner en France et accomplir la volonté de mon père… mais je regretterai la ferme… et vous chère Mistress Gray, si bonne et si douce, et ma petite Rosie… Marc se tut, le cœur gros…

— Écoute, mon boy, dit le sergent, tu vas partir avec moi demain, j’ai un plan pour toi… je te dirai ça chemin faisant.

Mistress Gray passa plusieurs heures à essayer de rendre présentables les hardes de Marc. Le petit paquet lui appartenant sur l’Alcide, avait été remis à Martin pour lui, mais il y avait presque un an qu’il avait quitté Brest et il avait beaucoup grandi ! Cependant les doigts ingénieux de la fermière réussirent à les mettre en état d’être portés, mais ce fut avec tristesse qu’elle les lui prépara.

Quand vint le départ, à une heure matinale le lendemain, Marc eut un moment de vrai chagrin et se jeta dans les bras de la bonne anglaise. Tous deux avaient des larmes dans les yeux.

— Merci, merci de tout ce que vous avez fait ! dit Marc… Plus tard, je veux revenir vous voir… Puis il embrassa la petite Rosie et donna la main au vieux John.

Le sergent recommanda à sa femme d’être très prudente et de ne pas avoir d’inquiétude pour lui, ni pour Marc.