Page:Maxine - La huronne, 1943.djvu/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
PAUVRE MARTIN

Septembre était venu, les premières journées d’automne doraient les feuilles et mûrissaient les fruits. Martin s’était montré bon jardinier et il y avait de beaux légumes dans le petit potager.

Avec octobre vinrent des rumeurs de paix, et le sergent Gray arriva chez lui pour deux semaines de repos.

C’était un brave garçon qui adorait sa femme et son enfant, mais qui faisait sans murmurer son devoir de soldat. Il fut très bon pour les prisonniers du capitaine et leur conseilla de ne pas essayer de fuir !

— Pourquoi, Sergent ? demanda Marc.

— Parce que les Peaux-Rouges seraient des maîtres plus durs que les Anglais !

— Ceux que j’ai vus jusqu’ci n’étaient pas méchants ! dit Marc.

— Tiens, c’étaient nos amis, des gens des tribus alliées ! Mais va voir les autres, en temps de guerre… tu ne pourras jamais venir nous en donner des nouvelles !

— En tous les cas, les femmes indiennes ont du cœur, elles aiment bien leurs enfants ! dit Marc.

— Comment le sais-tu ?

— Un jour, dans un sentier de la forêt, j’ai rencontré une Indienne qui portait une charge de bois sur son épaule. À un moment donné, elle butte sur une souche et tombe. Je cours lui relever son bois et je m’aperçois qu’elle avait les doigts des deux